Performance / Conférence sous-titrée Durée : 25 mn Il s’agît de jouer le jeu du processus imaginaire : une femme qui s’incarne poupée, c’est un jeu d’enfant. Alors que le spectateur regarde cette femme s’interpréter en objet qui se coiffe, qui s’habille, qui se dérobe, qui se rhabille, qui se maquille, qui se fait belle pour se défaire, qui s’auto-manipule, qui fabrique son image, tranche son image, qui exhibe sa beauté tout autant que sa laideur, l’objet égrène des sous-titres qui retracent un parcours. Les sous-titres racontent l’évolution de la poupée d’un point de vue social et artistique, en partant du jouet lié à l’infantile, en passant par l’objet fétiche, en explorant sa place dans la littérature et dans l’art contemporain. Quand la relation à l’inanimé est en question, la contre-nature de l’humain s’affiche. Si le sous-titre devient le langage de la poupée aphone, c’est parce que son cri est au-delà de l’audible. Son silence chargé, c’est l’acte de rébellion du jouet tout autant qu’une énième posture face à la perversion dont la poupée se joue. Sont évoqués, dans un défilé de mode singulier « de fil en aiguille » : Nora (Ibsen), la poupée d’Oskar Kokoschka, Gertrude et le visage « autre » (selon Shakespeare), le peep show de Marcel Duchamp, Barbie, Hans Bellmer, la poupée laide de Liu Xia, etc.